Outre la reprise de nombreux projets mis en suspens par la crise sanitaire, de nouveaux voient le jour. 2022, une année protéiforme foisonnant de formations, d’ateliers, de créations et de partenariats, portés par les trois salarié·e·s déterminé·e·s de la médiation culturelle, toujours dans une exigence pédagogique basée sur l’inclusion et l’ouverture.
Chargée des publics au fil, Tahani Belkhir définit l’action culturelle de cette année comme « une montée en puissance ». Des projets à destination des jeunes publics se poursuivent à l’intérieur des murs du fil, tels que la formation Looping qui compte désormais deux classes dans lesquelles les participant·e·s, encadré·e·s par des professionnel·le·s de la musique, apprennent à se servir de outils numériques de composition musicale. D’autres projets, en partenariat avec des écoles primaires (Les Petites Oreilles, Ça scratche ?), ou des collèges et des lycées (Les Grandes Oreilles), se partagent entre les établissements scolaires et le fil, avec pour objectif de rendre accessible, dès le plus jeune âge, la création musicale.
Un désir de démocratie culturelle qui se revendique à tous les niveaux et tous les âges, comme au sein du projet Baratin, le concours d’éloquence dont la troisième édition débutera en février, rassemblant des personnes de 9 à plus de 70 ans. « Ce projet commence à avoir une empreinte sur le territoire, explique Tahani Belkhir. Plus de structures vont s’impliquer, avec des participant·e·s qui viendront de Saint-Étienne, mais aussi de Montreynaud, du Chambon-Feugerolles, de Saint-Chamond… Notre cœur de métier est d’essayer de donner un accès au maximum de personnes, bien qu’elles soient loin géographiquement, ou pas habituées à venir dans des lieux comme le fil. »
Derrière toutes ces actions, une volonté de tisser sur le territoire des partenariats forts, comme avec La Ligue de L’Enseignement pour le projet Vivre et respecter les diversités, invitant les élèves des classes d’école élémentaires de Saint-Étienne Métropole à s’initier à l’écriture de textes musicaux, ou encore Paroles de femmes, une première collaboration de médiation avec Paroles&Musiques, via des ateliers d’écriture animés par la rappeuse Radikal Junkypop, portant la parole des femmes cis et transgenres, d’âges, de milieux sociaux, et de territoires différents, afin de développer la visibilité des artistes femmes par le biais de lectures, impressions, enregistrements, dans le cadre du prochain festival.
Tahani Belkhir souligne l’importance du rap et du slam, qui, aujourd’hui « font partie de la culture populaire. Derrière ces pratiques, c’est toute l’écriture qu’on va développer avec des figures de style, des métaphores poétiques… C’est ce qu’on appelle de la pédagogie transversale : comment avec une pratique artistique, on arrive à créer des croisements. C’est important de redonner confiance, que tout le monde puisse s’émanciper à travers toutes ces notions d’expression, écrites ou orales ». C’est en ce sens que deux nouveaux projets verront le jour cette année : Exprime-toi (en partenariat avec des centres sociaux), et Porter sa voix (en partenariat avec un lycée professionnel).
Un investissement fort et pluriel, résume Tahani Belkhir, pour « être au plus proche des besoins des habitant·e·s, et faire en sorte que le fil soit un lieu où l’on vienne créer de la musique mais aussi du lien social ».
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Luna Baruta