En janvier 2008, l’association LIMACE ouvre les portes du fil. Mais qu’est-ce que la LIMACE ? Derrière ce nom intriguant ne se cache pas seulement un brillant hommage au gastéropode mais un acronyme signifiant LIgérienne de Musiques ACtuElles. Beaucoup ignorent le statut associatif du fil et les nombreuses personnes en lien pour alimenter ce vivier toujours en mouvement, représentant sur le territoire un des premiers lieux de musiques actuelles. On a rencontré Sophie-Bulle Texier, présidente de la LIMACE depuis 2019, une belle personne à l’image de l’association : multiple, polyvalente et énergique.
Le 24 septembre s’est déroulée dans la grande salle du fil l’assemblée générale et la sentence est tombée : 411 adhérent·e·s ! Derrière ce chiffre, des personnes morales, bénévoles ou salarié·e·s – la grande originalité de l’association étant de compter des structures culturelles, dont neuf siègent au Conseil d’Administration (CA), avec des noms comme C’kel Prod, Radio Dio ou Le Château du Rozier –. Le fil se définit dans un travail de collaboration et de dialogue, un esprit collectif et militant fédéré autour d’un même projet, intégrant la multiplicité des adhérent·e·s et des élu·e·s au CA. « On essaye d’avoir un maximum de diversité autour de la table, nous explique Sophie-Bulle. Il y a eu un gros travail de renouvellement ces dernières années. C’est une volonté car le projet bouge et les gens bougent de fait. C’est indispensable d’amener d’autres regards. »
La présidente insiste sur cette notion de renouveau et de mise en commun « ici, ça a toujours foisonné d’idées. » Et effectivement, le fil regorge de projets menés et défendus au quotidien par l’équipe des salarié·e·s, seize personnalités fortes et engagées qui font tourner la salle.
L’esprit d’adaptation et de prise de décision indispensable au bon fonctionnement de la structure se révèle en ce moment plus que jamais nécessaire : « Il faut se repenser avec le Covid. Cette crise nous permet de reréfléchir à l’essence du projet » Une chose est sûre : la LIMACE ne tient pas qu’à un fil ! Moins de concerts, peut-être, mais il ne faudrait pas croire que seuls des fantômes hantent les locaux, se languissant du passé et des tardives soirées endiablées.
« Il y a moins de diffusion en tant que telle, poursuit Sophie-Bulle, mais plus d’émergence et d’accompagnement. » Et à ce niveau, le programme est lourd : des résidences en pagaille, la formation LOOPING, le projet Baratin, la conservation des concerts Infiltrés et Profilés ou encore L’éPOPée Verte le 3 octobre dernier. Petite jauge mais pas petit joueur, Le fil se bat pour continuer à transmettre et créer, et porter depuis douze ans ce projet collectif et associatif qui, malgré les difficultés ambiantes, a encore d’heureux jours devant lui !
Luna Baruta