Kateb Yassine

Considéré comme l’un des fondateurs de la littérature maghrébine moderne en langue française, Kateb
Yacine, militant anticolonialiste, a également écrit en arabe et en berbère. Il a, dans son œuvre, voulu
traduire l’identité et les aspirations profondes de son peuple.
Kateb Yacine, instruit dans la langue du colonisateur, considérait la langue française comme le « butin
de guerre » des Algériens. « L’usage de la langue française ne signifie pas qu’on soit l’agent d’une
puissance étrangère, et j’écris en français pour dire aux français que je ne suis pas français », déclaraitil en 1966.


Kateb Yacine est né en 1929 à Constantine, dans l’Est de l’Algérie. Son père avait une double culture,
française et musulmane. Après l’école coranique, il entre à l’école du lycée français. Il participe, à Sétif,
à 15 ans (en 1945), à la grande manifestation des musulmans algériens contre la situation inégale qui
leur est imposée par le pouvoir colonial français. Kateb est alors arrêté et emprisonné quatre mois
durant.
Il ne peut pas reprendre ses études et se rend à Annaba, puis en France. De retour en Algérie, en 1948,
il entre au quotidien Alger Républicain et y reste jusqu’en 1951. Il est alors docker, puis il revient en
France où il exerce divers métiers. Il publie son premier roman et part à l’étranger (Italie, Tunisie,
Belgique, Allemagne…). Ensuite, il poursuivra ses voyages avec les tournées de ses différents
spectacles. Il est généralement considéré comme l’un des fondateurs de la littérature maghrébine
moderne de langue française, initiateur aussi du renouveau du théâtre algérien en arabe parlé. Il meurt
de leucémie à Grenoble en octobre 1989.