GiedRé est un OCNI. Comprenez « Objet Chantant Non Identifié ». Affectant des tenues au kitsch intelligemment stylisé et au savant mauvais gout, cette lituanienne arrivée en France à l’âge de sept ans plante un hachoir de fraicheur dans notre paysage musical. Quand la chanson hexagonale se complait dans la tranche de vie blafarde, GiedRé aborde les vrais sujets (la mort, la souffrance, la solitude, la maladie, l’abandon, le deuil…) avec une délicatesse rigolarde, une potacherie de dentellière et un refus de tout compromis.
Mais ne vous y trompez pas : ici, rien de vulgaire, rien de complaisant. Dans ses textes, GiedRé appelle un chat un chat et ne nous épargne rien… surtout le pire ! Chaque antienne est comme une petite nouvelle, une comptine, quelque fable incisive, que la chanteuse nous glisse depuis son œil de biche, jouant de sa vraie-fausse candeur avec une soufflante virtuosité.